Workshop Binome / ESAAB

Binome/// WORKSHOP avec l'ESAAB , Nevers. ///

C’est durant le mois de Janvier et Février que nous avons renouvelé l’expérience « workshop » avec les 13 élèves de DNMADE 2 Objet de l’Ecole supérieure d’Arts Appliqués de Bourgogne , accompagnés par leur professeurs Catherine Raimbault et Virginie Rapiat.

Le thème choisi était « Le tabouret ». Il leur fallait créer , mais également passer par l’étape de fabrication. Une approche plus manuelle du design , une façon plus globale de travailler que nous pratiquons au sein de notre atelier, depuis plusieurs années.

Nos interventions avaient pour but d’échanger , guider, faire progresser les différents projets afin de les diriger vers des solutions techniques , usuelles et esthétiques pour permettre la réalisation des prototypes.

L’investissement des élèves a donné naissance à 12 projets aboutis, avec un prototype fonctionnel, tous plus intéressants les uns que les autres.

Une riche expérience partagée avec les élèves et l’équipe enseignante de l’ESAAB.

Nous tenons à vous faire découvrir les différents tabourets réalisés.

Un résultat que nous avons trouvé riche en créativité et en réalisation.

http://lyc58-colas.ac-dijon.fr/

Jocelyn Noël – Aquapoeïa
Comme les cristaux prennent leur temps pour grandir, osons prendre le temps de nous assoir sur Aquapoeïa pour savourer la vie quelques instants.

Justine Delorme – Clint
Un cowboy? Une araignée? Un buffle? Clint semble changer d’identité selon l’histoire personnelle de celui ou celle qui le regarde. De premier abord, il peut paraître effrayant, mais ce sentiment est rapidement apaisé par sa forme arrondie recouverte de pompons en cuir. Résolument unique, ce tabouret dégage une identité singulière.

Naïs Geslain – Cumulonimbus
Né d’une volonté d’aller à l’encontre que le tout à chacun s’attend d’un tabouret, Cumulonimbus, par son assise voluptueuse, accueillante et surprenante, suscite l’envie de s’y asseoir et pas seulement le besoin.

Lisa Vignon – Fullfoot
Fullfoot est un tabouret mais aussi un jeu d’assemblage destiné aux enfants. L’enfant peut faire accorder les coussins supérieurs et inférieurs grâce à l’utilisation de velcro. Les pieds sont habillés de pièces en bois interchangeables sur chaque pied.

Clothilde Barret – Méjean
Méjean est un tabouret rendant hommage aux calanques de Méjean à Marseille. Il est votre nouvel ami sur lequel vous pouvez compter pour s’amuser avec ses tentacules mouvantes. Que vous soyez adultes ou enfants vous allez l’adorer et créer vos propres histoires.

Célia Birck – Merlin
Merlin est un tabouret qui se métamorphose en se dépliant. Il révèle comme par magie un tapis et un plaid dans lequel s’emmitoufler. Merlin est un tabouret étonnant qui se concentre sur le confort de l’usager, en lui offrant un endroit doux où s’installer.

Erwan Mascre – Raymond
Le tabouret Raymond est un rappel nostalgique au 70s’. Sur une structure tubulaire et son pouf en velours côtelé, Raymond propose deux hauteurs d’assises. Son aspect rondouillard nous invite à s’y asseoir et le confort est au rendez-vous!

Julie Berton – Sittingball
Sittingball est un tabouret d’appoint qui vous suivra partout . Grâce à ses poignées intégrées et sa sangle, vous pourrez l’emporter avec vous à votre entraînement de basketball où les ballons (T7) serviront d’assise. Il pourra également servir de rangement pour un autre ballon et éviter que celui-ci ne roule sur le terrain durant le jeu. Avec ses couleurs et ses liserés, il est en accord parfait avec le monde du basketball.

Pablo Musset – Tabautruche
Le Tabautruche est un tabouret haut de salon, idéal pour avoir l’air grand de face, et l’air volatile de dos. Attention : n’augmente pas la vitesse de course, des envies de vers de terre peuvent apparaître.

Méline Laurent – Tabouteille
Tabouteille est un tabouret enfant coloré et responsable fabriqué à partir de bouteilles plastiques recyclés. Ta – bouteille est déclinable en de multiples propositions, l’usager apporte sa contribution à la création. Les bouteilles plastiques sont fabriquées dans un plastique ne représentant aucun risque pour l’enfant.

Yannis Assi- Tohu-bohu
Tohu-Bohu est un tabouret musical ayant des outils à percussion et à cordes, librement inspiré de Remy Bricka.

Chloé Tiberghien – Z
Le Tabouret Z est inspiré d’un travail réalisé sur le thème de l’origami et du kirigami. C’est un tabouret mobile : il fait un mouvement semblable à un ressort lorsque l’on s’assoit dessus. La couleur orange en fond permet de mettre en valeur les motifs ajourés et donne du dynamisme à l’ensemble tout en restant discret.

BINOME
Manoir de La Garde
58240 Saint Pierre le Moutier FR
www.binomedesign.com

Charlène Dosso, promotion 2017-2019

J’ai choisi d’entrer en CPGE simplement parce que tous les domaines du design m’intéressaient. Je ne voulais pas me spécialiser puisque j’aspirais à une vision globale de cette discipline.

J’ai toujours eu une approche globale du design. La CPGE a beaucoup enrichi mon approche de la création par des cours d’histoire de l’art et de philo de l’art ainsi que les cours d’atelier de création, qui représentent une chance en or pour pouvoir réaliser concrètement des projets. Cette section a aussi développé mon point de vue critique sur la production, ce qui est fondamental pour tout métier en arts et design.

En ce qui concerne la CPGE, je peux dire que l’on est très bien accompagné dans nos projets par l’équipe pédagogique.
Ces deux années sont très formatrices pour construire un profil personnel qui servira de base pour les concours des grandes écoles. Pour illustrer : on arrive avec une personnalité (dont on a pas forcément conscience au début), on apprend a poser les bons mots dessus pour en être plus conscient et ensuite en faire notre point fort. Les professeurs de l’Ésaab sont très attachés à cette progression et nous soutiennent dans notre évolution. On ne trouve pas ce type d’attitude et de suivi partout.

Après la CPGE je suis entrée à la Design Academy de Eindhoven aux Pays-Bas en 1re année de Bachelor.

Je travaille actuellement entre autres projets, à la réalisation concrète d’un bonbon en chocolat et de son identité visuelle pour Greenpeace dans le but de sensibiliser la génération Z à prendre les transports écologiques.

Une séance d'atelier métal à la Design Academy d'Eindhoven - © Charlène Dosso

Zoéline Gallay, promotion 2017-2019

Après mon bac STD2A, je sentais le besoin d’approfondir encore mes compétences dans les différents domaines du design. Je souhaitais également avoir un enseignement théorique plus approfondi qu’en BTS en parallèle des cours pratiques. Je voulais aussi préparer des concours aux grandes écoles. 

La relation entre la théorie et la pratique mis en place en CPGE permet d’approfondir certaines notions, de les percevoir sous d’autres points de vues et d’ainsi pouvoir les exploiter différemment. La porosité entre les matières, permet une approche transversale passionnante. Aucun cours ne semblent « décousu », sans réel lien avec un autre. 

La réflexion par le dessin entraînée par de nombreux sujets d’analyse, de réflexion en temps limités (ds / khôlles), mais aussi l’expérimentation (sujet d’expression plastique) et la mise en application concrète de plusieurs savoir faire (transdiciplinarite des sujets dans les différents champs du design) permettent d’acquérir des méthodes de travail qui sont nécessaires dans la suite de notre cursus quel qu’il soit.

C’est une immense chance d’accéder à du matériel de qualité, de nombreux ateliers (photo, sérigraphie, découpe laser, imprimante 3D, et atelier) avec la plus part du temps du matériel également mis à disposition gratuitement (ce qui n’est pas du tout le cas même dans les grandes écoles). Une ambiance familiale est sûrement facilitée par la taille de l’école, mais aussi par l’implication des enseignants qui favorisent une cohésion élèves/équipe pédagogique. Je tiens aussi à souligner l’engagement des enseignants dans leur métier.  

Je suis actuellement à l’école d’architecture de Nantes. Le projet du moment nous réunit par groupe de 5, autour d’une parcelle de 200mX200m à St Nazaire. Une journée d’immersion a eu lieu afin de déceler les enjeux de notre projet au regard du lieu. Avec mon groupe nous travaillons sur le marché couvert de St Nazaire qui va être réhabilité d’ici quelques mois. Le projet de réhabilitation ayant déjà été validé par un architecte, nous avons pris le parti de proposer un marché provisoire durant la période des travaux de telle sorte que les commerçants autour des halles ne se sentent pas délaissés durant cette période. (Période d’étude : 4 semaines seulement, mais le premier semestre et son organisation à l’ENSA Nantes semble très différent des semestres qui suivront… que ce soit dans la durée des projets menés ou dans l’organisation des cours). 

https://www.instagram.com/zozoeline/

https://zoelineg.wixsite.com/monsite 

Image infographique de projet scénique - © Zoéline Gallay

Madeleine Allain, promotion 2017-2019

Après le lycée, je ne savais pas trop quoi faire : j’étais intéressée par les champs du design et de l’art appliqué mais j’avais besoin de plus de temps pour me décider, en apprendre plus. 

Cette section a changé mon approche du design et des arts par une base théorique solide, qui me semble nécessaire pour mieux comprendre, et par le croisement de ces différents champs disciplinaires. La pratique est aussi une occasion d’effectuer des recherches soi-même et de les orienter selon ses préférences, ce qui m’a permis de construire des prises de position ou de les remettre en question. La CPGE apporte un certain équilibre entre théorie et la pratique qui ne s’opposent pas mais s’enrichissent.

L’ésaab étant une petite école, il est vraiment possible de connaître tout le monde. C’est une chance, il y a énormément d’enseignants par rapport au nombre d’étudiants, ce n’est pas le cas partout. L’école est aussi très bien équipée matériellement (l’atelier, le traceur, la découpe laser…). C’est une ambiance « familiale » où les échanges entre étudiants et enseignants sont importants.

Je suis actuellement en première année de DEP à l’Ecole Nationale Supérieure du Paysage (ENSP) à Versailles. C’est une formation en trois ans qui prépare au diplôme de Paysagiste d’état.

Je viens de finir un atelier qui s’est étalé sur deux mois et qui porte sur le relief, avec deux jours entiers par semaine consacrés à cela. Il s’agissait de s’initier au relief et à la topographie par le biais de plusieurs techniques et médiums : la maquette libre, la maquette tramée, les relevés de terrains, les courbes de niveaux, le son, l’écriture, la maquette en strates et la photographie.

Maquette topographique réalisée en équipes, ENSP Versailles - © Madeleine Allain

Camille FRACHON, promotion 2017-2019

J’ai découvert la CPGE de Nevers à l’occasion des journées portes ouvertes de l’École. Je sortais d’un Bac Scientifique rigoureux et je savais qu’en poursuivant dans une classe prépa j’allais retrouver ce même esprit de sérieux. 

Je n’avais pas de grandes connaissances dans le design, ni dans l’art spécifiquement. J’avais déjà une attirance pour l’objet et ces deux années ont permis de l’affirmer. Au delà de changer ma vision dans ce milieu, cette section m’a permis de développer et consolider une personnalité à travers les projets. C’est une toute autre approche du travail, moins scolaire, plus personnelle et professionnelle, qui se développe davantage en deuxième année. Je suis convaincue que l’importance accordée à la théorie en CPGE permet de consolider et de nourrir la pratique, d’acquérir des méthodes de travail et d’être en perpétuelle stimulation. 

L’ésaab possède de réels bons atouts. Au sein de sa petite structure, tout est facilement accessible, que ce soient les différents ateliers et machines ou les encadrants (ce qui n’est pas possible dans de plus gros établissements). L’École dégage une ambiance conviviale vraiment propice au travail. 

Je suis entrée en DSAA Produit à l’École Boulle à Paris. 

Je travaille actuellement sur le concours qui concerne le Prix Jean Prouvé 2020, proposé par le Ministère de l’Éducation Nationale. 

Photographie argentique, réalisée en Chine - © Camille Frachon

Laura MILLAN, promotion 2016-2018

J’ai choisi de rentrer en CPGE à la suite de mon bac STD2A, j’hésitais entre un BTS design d’espace et une école d’architecture. Mais au delà de ça, j’avais encore besoin d’acquérir une base un peu générale dans la continuité de mon bac afin d’approfondir mes acquis. 

Je dirais que la CPGE m’a permis de m’épanouir et tenter plus de choses, cela m’a également permis de prendre confiance en moi dans de multiples domaines que je n’aimais pas forcément à proprement parler, au delà de l’espace. Toutes les disciplines permettent de nourrir notre approche dans n’importe lequel des projets que l’on nous demande d’accomplir. 

L’ambiance à l’ésaab est très familiale, c’est ce qui m’a attirée pour commencer mes études supérieures. Nous ne sommes pas nombreux mais c’est ce qui change. Le rapport entre nous et même avec les profs est totalement différent. 

À la suite de la CPGE, je suis rentrée en 2e année à l’école d’architecture de Grenoble. La CPGE m’avait bien préparée à la quantité importante de travail exigée au sein de cette école d’architecture. Je suis aujourd’hui en 3e année et donc en route pour valider une licence. L’objectif de cette année est de pouvoir partir pendant le master 1 en Erasmus en Argentine. 

En ce moment, je travaille sur un projet de réaménagement pour Médecins du Monde. Ensuite à l’école, pour notre projet du semestre nous devons réaliser le siège d’entreprise d’Airstar, à Turin, prenant place dans des anciennes halles de marché abandonnées.

Images infographiques d’aménagement de Halles à Turin - © Laura Millan

Perrine De Donato, promotion 2015-2017

Suite au baccalauréat en Arts appliqués j’ai pris la décision d’entrer en CPGE car je désirais une formation exigeante et rigoureuse afin de me former de solides bases dans le domaine du design sans avoir à m’enfermer dans un domaine spécifique si tôt. Sachant déjà à cette époque que je désirerais faire un Master, la forte proportion horaire d’enseignement théorique n’a fait qu’étayer mon choix.

Mon passage en CPGE m’a permis une approche du design plus réfléchie et sensée. La pléthore et la diversité des références évoquées tout au long de ces deux années ainsi qu’une approche critique des arts et du design m’ont permis de modeler une approche personnelle orientée vers la recherche et le design critique.

En ce qui concerne l’ésaab (et après avoir découvert deux autres écoles de design) je dirais que l’accessibilité des ateliers (photo, sérigraphie, numérique…) a été une excellente occasion de découvrir des pratiques qui m’étaient jusqu’alors inconnues. Mais aussi et surtout, cela a été l’occasion de développer sa propre voix, de forger une approche très personnelle et intuitive du design.

Après la CPGE j’ai effectué un DSAA graphisme trans-médias à l’ENSAAMA Olivier de Serres (mention très bien). Je suis aujourd’hui en formation en Master Information Design à la Design Academy de Eindhoven.

Je vais prendre en exemple le dernier projet sur lequel j’ai travaillé. Mon projet portait sur le monde des datas. Partant de simples questions existentielles telles que « qui suis-je » et « quelle est ma valeur ? » J’ai postulé que les grandes entreprises qui collectent ces datas sur nous seraient de nouvelles entités divines pouvant apaiser nos angoisses existentielles. Car si autrefois nos doutes trouvaient réponse auprès de proches, de spécialistes ou même des religions, c’est aujourd’hui ces entreprises du data qui sont plus à même de nous fournir des réponses car ce sont désormais elles qui nous connaissent le plus intimement. Mon projet est donc un documentaire fictif divisé en trois différentes story-lines narrant trois aspects d’un même cheminement personnel amenant mon protagoniste à l’acceptation puis à la conversion au « Dataïsme ».

Frame d'un projet vidéo sur les Datas - © Perrine De Donato

Doette Gaudet, promotion 2015-2017

Je voulais faire des études où je puisse développer ma créativité tout autant que mon intellect et ma culture.

L’énorme apport théorique et pratique de la formation m’a permis d’affiner ma posture créative propre et de mieux cerner mon profil. J’y ai développé une approche du design personnelle, empreinte de mes propres convictions écologiques et sociales, qui m’aide, aujourd’hui encore, à légitimer mon travail tout en lui donnant du sens. La sensibilité plastique à laquelle j’ai été éveillée en CPGE me permet toujours d’élargir mon champ des possible en terme de création et d’inspiration.

À l’époque c’était très festif, inclusif et familial. L’un de points fort de l’ésaab est pour moi la grande quantité de matériel et d’outils à disposition des élèves malgré leur petit nombre. On retrouve peu cette grande liberté matérielle dans les autres écoles, ou alors c’est onéreux et donc moins accessible à tous.

J’ai poursuivi ma quête de sens au DSAA In Situ Lab à Strasbourg où j’ai pu vivre pleinement le design qui me plaît, celui où l’usager est toujours au centre de la démarche et où le designer est présent sur le terrain, ponctuellement ou sur des temps de résidence. Bien qu’ayant choisi de me spécialiser en design de service et de produit, j’ai effectué plusieurs stages en design d’espace, de la scénographie d’exposition au collectif d’architecte qui promeut l’action dans l’espace public. Aujourd’hui je commence mon activité de freelance riche de ma transdisciplinarité après un stage à Espaces Compris où j’ai pu réellement vivre le design des politiques publiques, la stratégie de gestion de projet, et, ce que je préfère, la concertation citoyenne ainsi que la conception des outils qui l’accompagne.

Au sain d’Espace Compris, nous avons réalisé la phase de concertation et de préconisations d’aménagement et de gestion de la rive droite du canal Saint-Denis avec Plaine Commune. J’ai pu passer mon été sur le canal à observer les usages et les infrastructures existantes tout en allant à la rencontre de ses usagers avec des outils d’enquête (carte collaborative, fiches de design fiction etc…). Nous avons ensuite réalisé plusieurs ateliers d’intelligence collective avec les différents acteurs et usagers du canal dans lesquels j’ai pu développer mes compétences de facilitation graphique. Nous poursuivant le projet en accompagnant la maîtrise d’ouvrage.

Atelier d’enquête et intelligence collective - © Doette Gaudet

Pauline Mecchi, promotion 2015-2017

L’orientation à la fin du lycée était source de nombreux questionnements. En terminale générale (S à l’époque) j’aimais la rigueur des sciences et la souplesse des lettres. J’étais très indécise ! Je ne voulais pas risquer de « m’enfermer » dans une discipline tout de suite. La CPGE à Nevers m’a permis de conserver la liberté de ne pas choisir tout de suite : la pluridisciplinarité absolue de la formation me permettait de découvrir les différents « types » de design (espace, graphisme, produit, mode…) et je trouvais dans l’apport théorique important la matière pour fabriquer un projet personnel autour des arts et de l’esthétique.

D’une certaine manière « art » et « design » sont des mots incompréhensibles – galvaudés – pour qui n’est pas du milieu. Je partais de zéro en termes de connaissances liées à ces domaines. Je n’avais pour références que des stéréotypes. La richesse de l’enseignement de la CPGE est phénoménale. En deux ans, j’ai élargi toutes mes perspectives : l’histoire de l’art – du design, des techniques et des civilisations – donne un ancrage concret d’un héritage sans cesse réinvesti. La philosophie de l’art pousse à une réflexion conceptuelle sur des thématiques fortes mais floues (le beau, le bien, le convenable, la norme, etc.) Les applications concrètes et la production d’objets (d’espaces, d’images, etc.) rendent palpable ce qui jusqu’alors semblait… loin.

Ces deux années m’ont imposé un questionnement constant sur ce qui nous entoure et la manière que l’on a d’exprimer ces choses, ces ressentis, ces révoltes qui nous animent. Il ne s’agit plus seulement de réagir à une situation, il s’agit de savoir pourquoi et comment. 

Ce qui me semblait être une tare est en réalité une grande force : Nevers, par son contexte géographique, ne peut pas s’appuyer sur un « mastodonte » universitaire comme Paris ou Lyon. Alors une certaine indépendance de l’école s’impose : FabLab, découpe laser, imprimante 3D, atelier bois, studio photo, sérigraphie… tout est sur place et accessible par tous. L’ésaab s’appuie sur les richesses de la région pour ancrer les projets des étudiants dans une réalité (réalité géographique, ou sujet d’actualité). 

L’ésaab est une grande famille. On y reste en moyenne entre 2 et 5 ans. On y entre souvent seul et on ressort en meute, des rêves plein la tête et prêts à conquérir le monde. 

Plus sensible au design d’espace, j’ai présenté et réussi le concours d’entrée à l’École Nationale Supérieure de Paysage de Versailles en 2017 à la sortie de la CPGE. Bien que cette formation en paysage soit très spécifique, les apprentissages de la CPGE continuent encore de m’accompagner dans mes projets. Actuellement en dernière année dans cette école, je travaille en simultané à l’élaboration d’un mémoire (sur l’appréhension et la lecture du paysage au cinéma), ainsi que sur un projet de fin d’étude (PFE) à l’échelle d’un territoire en région lyonnaise. Bien que l’« après » École de Paysage soit encore flou, j’envisage plutôt une pratique de paysagiste à grande échelle – échelle d’une région, d’un territoire,  pour accompagner la transition du patrimoine paysager français par exemple. 

Le dernier atelier « imposé » de l’année nous place dans la vallée de la Seine, entre les villes de Mantes-la-Jolie et Les Mureaux. La vallée de la Seine connaît et connaîtra encore de nombreux changements, en termes de transports, de mobilités, de patrimoine industriel, de durabilité des sols, de pollution et d’urbanisation massive. Alors comment envisager la transition paysagère d’un territoire entier ? Quelle place a le paysagiste dans l’élaboration d’un plan à long terme pour un tel territoire ? Comment résiste-t-on aux pressions d’une urbanisation si virulente qu’elle en devient sauvage ?

Images d’atelier de projet à l’École Nationale de Paysage de Versailles - © Pauline Mecchi

Lorette Collard, promotion 2015-2017

J’ai choisi cette formation pour la diversité de projets qu’elle proposait. L’opportunité d’avoir deux ans où il était possible d’investir plusieurs domaines du design était séduisante. Une autre raison pour laquelle je m’étais intéressée à la CPGE, était d’avoir la possibilité de suivre une formation tant théorique que pratique. Il me semblait important d’avoir aussi bien une approche théorique du design (à travers des cours comme la philosophie, l’histoire de l’art, la sémiologie, etc) qu’une approche pratique (grâce aux multiples projets qui étaient entrepris, en explorant les différents ateliers de l’école.)

Je dirais que grâce à cette formation, j’ai pu développer un certain regard sur l’histoire du design et les pratiques contemporaines. Il s’agit d’un large panorama de références qui m’ont fait me rendre compte du caractère pluriel du design et des métiers d’art, des infinies possibilités que ces disciplines représentent. Aussi, à force de m’exercer, je pense avoir développé un rapport au dessin plus décomplexé, qui aujourd’hui reste mon outil de réflexion, de conception et de création privilégié. 

Enfin, il est aussi certain que cette formation a su aiguiser mon sens de l’observation et de l’analyse comme de la remise en question, qu’il s’agisse de design, d’œuvres d’arts ou d’autre sujets.

L’école dégage une atmosphère particulière que j’ai rarement ressentie dans d’autres établissements. Premièrement, la taille de l’école permet une proximité, une fédération entre les élèves. Une bonne entente et une bonne ambiance y sont présentes, que ce soit au sein d’une classe ou entre les différentes formations, ce qui permet des échanges et des rencontres intéressantes. Je me souviens encore des productions qui, de temps à autres, investissaient les murs, les salles et les couloirs de l’école. Il y avait tantôt des maquettes d’espace, tantôt des affiches de graphisme, ou des projets, des créations d’expression plastique, etc. Cela rendait réellement l’établissement vivant et donnait à voir un foisonnement dans le travail des étudiants. L’ambiance y était sereine, et le cadre était propice à la création, la découverte, et l’échange avec d’autres étudiants, tous aussi futurs professionnels du design. 

À l’issue de la deuxième année de CPGE, je fus reçue à l’École Normale Supérieure (ENS) Paris Saclay.

J’ai effectué en parallèle les deux premières années post-CPGE à l’École Boulle, en DSAA Espace Événementiel et Médiation, et je prépare aujourd’hui le concours de l’Agrégation externe d’Arts Appliqués, au sein du département design de l’ENS, dans la formation M2 Formation à L’Enseignement Supérieur.

Mes projets restent quelques peu en suspens en cette année de préparation à l’agrégation, mais je continue à avoir une pratique du dessin régulière, en poursuivant l’exploration de différentes techniques comme la sérigraphie ou la gravure.

https://lorettecollard.wixsite.com/portfolio

https://www.instagram.com/lorette_cld_/

Croquis - © Lorette Collard

Sarah Gissinger, promotion 2015-2017

Il m’a semblé que la CPGE, et tout particulièrement celle de Nevers, allait me permettre de donner une nouvelle ampleur à mon profond souhait d’enseigner (puisque la préparation au concours de l’ENS est au cœur de la formation), de le confirmer, mais aussi (et surtout) de conserver et de participer à une ouverture à tous les domaines du design. La densité des enseignements m’a également convaincue : la formation est aussi épuisante qu’enrichissante — une dynamique de travail qui me semble être une réelle chance. 

Nous avons eu la chance d’être une classe aux profils particulièrement divers et complémentaires, et je crois que cela a réellement participé à cette ouverture. Tant d’intentions, de pratiques, de convictions différentes ! Le dialogue qui se crée est naturellement d’une très grande fécondité. D’autre part, elle nous a tous permis (il me semble) d’affiner notre positionnement, notre projet en tant que mini designer / artiste / historien·ne de l’art / et bien d’autres encore. Je ne peux pas ne pas mentionner les cours d’histoire de l’art et de philosophie/esthétique de l’art qui nous ont été dispensés : ils ont été fondamentaux et ont bien largement participé à cette progressive précision de notre projet d’étude. 

Comment oublier mon bout de vie à l’ÉSAAB ? Je pense bien souvent à cette unique convivialité, ce sentiment de « famille », ce dynamisme qui a été constant. C’est un ensemble qui a fait de cette école un lieu de tous les possibles. Sans omettre de mentionner la force d’Ésaabouge (association étudiante de l’école), bien sûr ! Encore merci à eux, et merci à mes merveilleuses copines de CPGE d’avoir trouvé la force, malgré tout, de contribuer à cette inédite vie étudiante.

Admise à l’École Normale Supérieure Paris-Saclay au terme de la CPGE, j’ai eu la chance de poursuivre en DSAA mode & textile, parallèlement à mon statut de normalienne. J’ai obtenu mon DSAA en juin 2019, après deux années passées à Lyon, à l’Ésaa La Martinière Diderot. Une très belle suite aux deux années de CPGE ! Et puis Lyon est si mignon.

Je suis actuellement en train de préparer mon agrégation en Arts Appliqués à l’École Normale Supérieure Paris-Saclay. Je travaille également avec et pour Johanna Tagada, artiste-plasticienne résidant à Londres. 

 La préparation à l’agrégation me permet de développer un nouveau projet en graphisme : m’intéressant à une possible co-écriture par la force du vernaculaire, je me consacre à une pratique située, à un projet sur-mesure dans le cadre d’une identité visuelle de deux villages de potiers alsaciens. Co-écrire avec le territoire, les savoir-faire, jusqu’au folklore — pour un amour du sol et de l’existant — m’amène à penser le passage du texte à la page, de la grille au support, et à explorer tous ces possibles espaces d’écriture. 

J’écris, parallèlement, un nouvel article pour le Chapter 03 du Journal du Thé — Contemporary Tea Culture auquel j’ai contribué pour le Chapter 02. C’est un projet initié par Poetic Pastel Press dont Johanna est la fondatrice. 

J’ai également été assistante-éditrice d’une publication qui vient d’être lancée, Petit Oiseau, accompagnant un CD d’un duo musical — composé du peintre Jatinder Singh Durhailay et de l’artiste sonore Suren Seneviratne — qui a notamment performé aux V&A Museum et Design Museum de Londres.

Une toute récente interview de Johanna Tagada va également être incluse dans le numéro #14 du Tvergastein Journal, associé au Centre for Development and Environment (SUM), centre de recherche interdisciplinaire associé à l’Université d’Oslo pour lequel le philosophe Arne Naess a joué un important rôle.

Mon site internet est « en pause » parce que les journées passent bien trop vite et que la préparation à l’agrégation est d’une telle densité, mais un aperçu de mon travail peut se voir ici : sarahgissinger.fr.

Et instagram reste chouette pour échanger à ce propos ! @sarahgissinger 

Kew Gardens, Londres, 2018. Photographie argentique - © Sarah Gissinger

Nicolas Salvador, promotion 2015-2017

J’ai réalisé un parcours scientifique jusqu’au Baccalauréat. Ce sont les Sciences de la Terre qui ont premièrement marqué mon parcours. Cependant, j’avais depuis longtemps une attirance pour les domaines créatifs. Ayant pour objectif de lier les deux disciplines, j’ai réalisé une Mise à Niveau en Arts Appliqués pendant un an qui a confirmé mon attirance et révélé une vaste curiosité pour les domaines du Design. En effet, durant cette année, je n’ai pas trouvé ma vocation pour un seul champ du Design, mais pour une pensé plus transversale. Notamment parce que je suis intimement convaincu qu’un  » bon design  » est un design transdisciplinaire. Donc, à la fin de la MànAA je ne pouvais pas encore le formuler comme cela, mais je ne pouvais tout simplement pas choisir entre les différents types de formations proposées. Seule la CPGE me permettait de poursuivre dans l’ouverture des champs et leur interconnexion. De plus, j’ai toujours tenté d’atteindre le meilleur de moi même, la CPGE était un tremplin pour la suite de mon parcours.

Cette CPGE m’a changé sur deux plans différents mais parallèles. Elle m’a instruit, sur une culture des arts et du design que je n’avais pas du tout. Elle a aussi initié chez moi une véritable réflexion sur la place et l’importance du créateur dans la société. Ensuite, elle a œuvré sur ma personnalité et mon potentiel de travail. Elle m’a appris comment exploiter mes capacités. Ma méthodologie est progressivement passée de l’instinct à la réflexion puis à la stratégie. De ce fait, elle a réellement forgé le designer en devenir que je suis.

En outre, la richesse des cours d’Histoire de l’Art et du Design a notamment été quelque chose de marquant et, depuis, certaines pensées et références me servent régulièrement comme base de réflexion.

Ces deux années ont été très studieuses, en conséquence de quoi, ma vie sociale n’a pas été des plus développée ! Cela étant, je peux dire que l’ambiance était très chaleureuse et animée entre les étudiants. De manière générale je garde une impression très positive de l’ésaab, une école jeune, avec des locaux à taille humaine, au fonctionnement efficace et dans un cadre régional très agréable et riche. L’engouement de l’équipe pédagogique à nous transmettre leur passion est très motivant. En CPGE, les professeurs sont exigeants mais très bienveillants et extrêmement pertinents dans l’aide qu’ils nous apportent à développer notre propre identité créative. Après un tel partage, des liens forts se tissent entre les étudiants et les professeurs.

À la sortie de la CPGE, je suis entré en Diplôme Supérieur d’Art Appliqué, mention Espace et Territoires Habités à l’École Boulle, à Paris, toujours dans l’idée de lier les questions environnementale et créative. J’ai obtenu mon diplôme l’an dernier en réfléchissant sur la banlieue parisienne et les problématiques d’habitation des zones inondables. Aujourd’hui, j’habite au Japon, à Kyoto, où j’apprends le japonais (nécessaire pour travailler là-bas) et je travaille en même temps dans un studio d’architecture local : le Studio Monaka.

 Plus qu’un projet précis de ce studio d’architecture, mon propre projet à Kyoto c’est, grâce à ce studio, d’apprendre à appréhender la construction d’un point de vue nippon. Pourquoi le Japon ? Tout d’abord car mon projet de diplôme a développé chez moi  un intérêt pour la  » relocalisation  » de l’architecture. C’est-à-dire, redonner à l’architecture une connexion locale, via des matériaux, des relations sociales ou quelqu’autre moyen ou procédé que ce soit. Aujourd’hui, je cherche à déterminer le potentiel de la construction en bois pour le futur de l’architecture. Tous ces éléments se retrouvent au Japon, et en plus l’architecture traditionnelle s’y pratique encore à l’échelle de l’artisanat. Une partie conséquente du travail du Studio Monaka est la rénovation des  » machiya « , ces maisons traditionnelles kyotoïtes en bois. De fait, j’apprends les règles de la construction bois, ses potentiels et ses limites et, par ailleurs, j’observe les relations entre les différents acteurs de la constructions, leurs rôles et leur importance dans la perpétuation de l’identité de l’architecture locale. Par ailleurs, je pratique moi-même un mode d’habiter différent de la  » maison  » en résidant dans l’une de ces  » machiya « , conceptuellement très différentes des maisons  » occidentales « , ce qui me permet de prendre du recul par rapport aux stéréotypes que l’on pourrait avoir des éléments ou du fonctionnement de l’architecture et de notre  » mode d’habiter  » au sens large (consommation, sociabilité, …).

Mon travail n’est pas en ligne, cela étant, on peut en voir un échantillon sur le groupe instagram dsaathboulle. On peut aussi voir le type de projet sur lesquels je travaille en ce moment en allant sur le site web du Studio Monaka. Par ailleurs, on peut suivre mes modestes recherches informelles sur l’architecture et sa relation avec l’environnement via mon compte instagram 3_secondes_plus_tard.

Images prises au travail - © Nicolas Salvador