Skip to content

Pauline Mecchi, promotion 2015-2017

L’orientation à la fin du lycée était source de nombreux questionnements. En terminale générale (S à l’époque) j’aimais la rigueur des sciences et la souplesse des lettres. J’étais très indécise ! Je ne voulais pas risquer de « m’enfermer » dans une discipline tout de suite. La CPGE à Nevers m’a permis de conserver la liberté de ne pas choisir tout de suite : la pluridisciplinarité absolue de la formation me permettait de découvrir les différents « types » de design (espace, graphisme, produit, mode…) et je trouvais dans l’apport théorique important la matière pour fabriquer un projet personnel autour des arts et de l’esthétique.

D’une certaine manière « art » et « design » sont des mots incompréhensibles – galvaudés – pour qui n’est pas du milieu. Je partais de zéro en termes de connaissances liées à ces domaines. Je n’avais pour références que des stéréotypes. La richesse de l’enseignement de la CPGE est phénoménale. En deux ans, j’ai élargi toutes mes perspectives : l’histoire de l’art – du design, des techniques et des civilisations – donne un ancrage concret d’un héritage sans cesse réinvesti. La philosophie de l’art pousse à une réflexion conceptuelle sur des thématiques fortes mais floues (le beau, le bien, le convenable, la norme, etc.) Les applications concrètes et la production d’objets (d’espaces, d’images, etc.) rendent palpable ce qui jusqu’alors semblait… loin.

Ces deux années m’ont imposé un questionnement constant sur ce qui nous entoure et la manière que l’on a d’exprimer ces choses, ces ressentis, ces révoltes qui nous animent. Il ne s’agit plus seulement de réagir à une situation, il s’agit de savoir pourquoi et comment. 

Ce qui me semblait être une tare est en réalité une grande force : Nevers, par son contexte géographique, ne peut pas s’appuyer sur un « mastodonte » universitaire comme Paris ou Lyon. Alors une certaine indépendance de l’école s’impose : FabLab, découpe laser, imprimante 3D, atelier bois, studio photo, sérigraphie… tout est sur place et accessible par tous. L’ésaab s’appuie sur les richesses de la région pour ancrer les projets des étudiants dans une réalité (réalité géographique, ou sujet d’actualité). 

L’ésaab est une grande famille. On y reste en moyenne entre 2 et 5 ans. On y entre souvent seul et on ressort en meute, des rêves plein la tête et prêts à conquérir le monde. 

Plus sensible au design d’espace, j’ai présenté et réussi le concours d’entrée à l’École Nationale Supérieure de Paysage de Versailles en 2017 à la sortie de la CPGE. Bien que cette formation en paysage soit très spécifique, les apprentissages de la CPGE continuent encore de m’accompagner dans mes projets. Actuellement en dernière année dans cette école, je travaille en simultané à l’élaboration d’un mémoire (sur l’appréhension et la lecture du paysage au cinéma), ainsi que sur un projet de fin d’étude (PFE) à l’échelle d’un territoire en région lyonnaise. Bien que l’« après » École de Paysage soit encore flou, j’envisage plutôt une pratique de paysagiste à grande échelle – échelle d’une région, d’un territoire,  pour accompagner la transition du patrimoine paysager français par exemple. 

Le dernier atelier « imposé » de l’année nous place dans la vallée de la Seine, entre les villes de Mantes-la-Jolie et Les Mureaux. La vallée de la Seine connaît et connaîtra encore de nombreux changements, en termes de transports, de mobilités, de patrimoine industriel, de durabilité des sols, de pollution et d’urbanisation massive. Alors comment envisager la transition paysagère d’un territoire entier ? Quelle place a le paysagiste dans l’élaboration d’un plan à long terme pour un tel territoire ? Comment résiste-t-on aux pressions d’une urbanisation si virulente qu’elle en devient sauvage ?

Images d’atelier de projet à l’École Nationale de Paysage de Versailles - © Pauline Mecchi

Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo.