J’ai réalisé un parcours scientifique jusqu’au Baccalauréat. Ce sont les Sciences de la Terre qui ont premièrement marqué mon parcours. Cependant, j’avais depuis longtemps une attirance pour les domaines créatifs. Ayant pour objectif de lier les deux disciplines, j’ai réalisé une Mise à Niveau en Arts Appliqués pendant un an qui a confirmé mon attirance et révélé une vaste curiosité pour les domaines du Design. En effet, durant cette année, je n’ai pas trouvé ma vocation pour un seul champ du Design, mais pour une pensé plus transversale. Notamment parce que je suis intimement convaincu qu’un » bon design » est un design transdisciplinaire. Donc, à la fin de la MànAA je ne pouvais pas encore le formuler comme cela, mais je ne pouvais tout simplement pas choisir entre les différents types de formations proposées. Seule la CPGE me permettait de poursuivre dans l’ouverture des champs et leur interconnexion. De plus, j’ai toujours tenté d’atteindre le meilleur de moi même, la CPGE était un tremplin pour la suite de mon parcours.
Cette CPGE m’a changé sur deux plans différents mais parallèles. Elle m’a instruit, sur une culture des arts et du design que je n’avais pas du tout. Elle a aussi initié chez moi une véritable réflexion sur la place et l’importance du créateur dans la société. Ensuite, elle a œuvré sur ma personnalité et mon potentiel de travail. Elle m’a appris comment exploiter mes capacités. Ma méthodologie est progressivement passée de l’instinct à la réflexion puis à la stratégie. De ce fait, elle a réellement forgé le designer en devenir que je suis.
En outre, la richesse des cours d’Histoire de l’Art et du Design a notamment été quelque chose de marquant et, depuis, certaines pensées et références me servent régulièrement comme base de réflexion.
Ces deux années ont été très studieuses, en conséquence de quoi, ma vie sociale n’a pas été des plus développée ! Cela étant, je peux dire que l’ambiance était très chaleureuse et animée entre les étudiants. De manière générale je garde une impression très positive de l’ésaab, une école jeune, avec des locaux à taille humaine, au fonctionnement efficace et dans un cadre régional très agréable et riche. L’engouement de l’équipe pédagogique à nous transmettre leur passion est très motivant. En CPGE, les professeurs sont exigeants mais très bienveillants et extrêmement pertinents dans l’aide qu’ils nous apportent à développer notre propre identité créative. Après un tel partage, des liens forts se tissent entre les étudiants et les professeurs.
À la sortie de la CPGE, je suis entré en Diplôme Supérieur d’Art Appliqué, mention Espace et Territoires Habités à l’École Boulle, à Paris, toujours dans l’idée de lier les questions environnementale et créative. J’ai obtenu mon diplôme l’an dernier en réfléchissant sur la banlieue parisienne et les problématiques d’habitation des zones inondables. Aujourd’hui, j’habite au Japon, à Kyoto, où j’apprends le japonais (nécessaire pour travailler là-bas) et je travaille en même temps dans un studio d’architecture local : le Studio Monaka.
Plus qu’un projet précis de ce studio d’architecture, mon propre projet à Kyoto c’est, grâce à ce studio, d’apprendre à appréhender la construction d’un point de vue nippon. Pourquoi le Japon ? Tout d’abord car mon projet de diplôme a développé chez moi un intérêt pour la » relocalisation » de l’architecture. C’est-à-dire, redonner à l’architecture une connexion locale, via des matériaux, des relations sociales ou quelqu’autre moyen ou procédé que ce soit. Aujourd’hui, je cherche à déterminer le potentiel de la construction en bois pour le futur de l’architecture. Tous ces éléments se retrouvent au Japon, et en plus l’architecture traditionnelle s’y pratique encore à l’échelle de l’artisanat. Une partie conséquente du travail du Studio Monaka est la rénovation des » machiya « , ces maisons traditionnelles kyotoïtes en bois. De fait, j’apprends les règles de la construction bois, ses potentiels et ses limites et, par ailleurs, j’observe les relations entre les différents acteurs de la constructions, leurs rôles et leur importance dans la perpétuation de l’identité de l’architecture locale. Par ailleurs, je pratique moi-même un mode d’habiter différent de la » maison » en résidant dans l’une de ces » machiya « , conceptuellement très différentes des maisons » occidentales « , ce qui me permet de prendre du recul par rapport aux stéréotypes que l’on pourrait avoir des éléments ou du fonctionnement de l’architecture et de notre » mode d’habiter » au sens large (consommation, sociabilité, …).
Mon travail n’est pas en ligne, cela étant, on peut en voir un échantillon sur le groupe instagram dsaathboulle. On peut aussi voir le type de projet sur lesquels je travaille en ce moment en allant sur le site web du Studio Monaka. Par ailleurs, on peut suivre mes modestes recherches informelles sur l’architecture et sa relation avec l’environnement via mon compte instagram 3_secondes_plus_tard.
