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Léa Broussard, promotion 2014-2016

La CPGE était une manière de continuer à étudier les différentes branches du design qui avaient commencé à se dessiner sous mes yeux en MÀNAA : autant l’image que l’espace et, ne sachant alors pas encore comment les lier, j’ai les ai choisies toutes deux. C’était un peu le choix du « non-choix ». Paradoxalement, c’était le choix d’un apport théorique et philosophique qui m’importe énormément, aujourd’hui plus que jamais, et l‘envie d’évoluer dans un groupe hétérogène, constitué de petits loustics venus de partout et nul part à la fois.

Elle m’a donné une base, solide : théorique, philosophique, historique, plastique, numérique et pleins d’autres choses en « ique ». Là où je flottais un peu dans l’espace de la sphère artistique, les enseignants ont su, peu à peu, faire émerger un style, une patte qui est la mienne et celle de personne d’autre.

Elle m’a donné une méthode de construction à force de traits effectués la langue tirée. Elle m’a demandé de surpasser l’épreuve qu’était la prise de parole en public à force d’écriture personnelle, de discussions et présentations collectives ou individuelles. Elle m’a ouverte sur le champs de la photographie et de l’architecture, fait lire Walter Benjamin et Susan Sontag, m’assimiler à la peinture mais aussi à des choses plus improbables comme l’utilisation d’une machine à coudre et le moulage d’un plot en béton. 

Elle m’a permis, pendant deux années, d’évoluer soudée avec douze autres étudiants où la compétition n’était pas de mise, suivis au trot par cinq professeurs aux petits soins.

Surtout et simplement, elle m’a fait comprendre à quel point les champs du design et de l’art sont poreux, qu’il suffit d’emprunter des ponts pour passer de la peinture à l’espace et que faire un choix ne ferme pas de portes, il permet d’en ouvrir d’autres encore plus belles. 

L’ésaab : petite école au grand coeur qui permet d’exister et de ne pas se noyer directement dans une masse informe d’artistes torturés, joyeux bazar duquel émerge des concours de chorégraphies et des concerts de noël ; grande famille dans laquelle tout se sait, relation privilégiée avec les enseignants et la machine à café et enfin, long voyage sans fin entre les colocs, la plage et le club vert, pour se déhancher, avec les enseignants les plus hardis, sur un bon son techno mixé spécialement pour l’occasion. 

Depuis, quatre années de scénographie à la HEAR de Strasbourg où, le système de suivi lâche prise sur nos têtes et pousse à se détacher,peu à peu, du corps enseignant pour entreprendre soi-même ses propres projets. Ces quatre années, c’est revoir et comprendre l’écriture de l’espace, découvrir ce qui se cache derrière le mot dramaturgie et pourquoi la lumière c’est vraiment super chouette. C’est aussi voyager pour découvrir comment on travaille l’espace au théâtre à Strasbourg, dans le Morvan, en Afrique, en Allemagne et au Groenland. Et puisque le système le veut ainsi, c’est aussi obtenir le DNA et, en croisant les doigts pour le 23 juin 2020, le DNSEP. Et la suite, elle n’est pas encore écrite. 

Actuellement, je travaille sur une histoire de pieds. C’est drôle car ce fétichisme de pied est justement née en prépa. Ici et maintenant, il prend place dans l’écriture du mémoire et naît sur les croquis de notre futur diplôme/spectacle/festival de scénographie (qui se déroule fin juin, venez !). Je questionne notre perception des choses, empêtrée dans l’habitude, conditionnée par nos repères spatio-temporels si confortables. Et dans le voyage qu’est celui de la représentation, on va parler un peu de pieds colorés et de corps fragmentés, de paysages que l’on traverse et qui nous traversent. Et d’autres absurdités.

Wie Nägeln und Schmutz, forme courte associant un duo marionnettiste et scénographe - Photographie © Léa Broussard / Marionnettiste : Giovanna di Filippo

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